Crise du Covid-19 : les emballages plastique en première ligne !
Sous l’effet de l’épidémie de coronavirus, la consommation des Français s’est transformée de manière inédite. Les récentes études sur la consommation affichent un bond de la vente en ligne, dont le drive, ainsi qu’une envolée de la livraison à domicile. Dans le même temps, on a observé une accélération des achats de précaution vers les produits emballés, au détriment du vrac et des produits nus.
Le caractère anxiogène de l’épidémie a poussé les Français à limiter les contacts humains, et à privilégier la sécurité sanitaire des produits. Grand dénominateur commun, l’emballage plastique ressort grandi de cette triste expérience. Ses fonctions ont été remises à l’honneur. Dans son allocution du 19 mars devant les députés, Edouard Philippe reconnaissait déjà que la fabrication d’emballage faisait partie des activités essentielles à la nation, en ajoutant : « sans emballage, on ne peut produire, protéger, expédier, … pour nourrir les français ». Une étude de l’association Elipso a confirmé une augmentation de 20 % de la production d’emballages en matière plastique dès le premier mois de confinement. Directement corrélée à la progression des ventes de produits de grande consommation.
Emballages, gants, masques, visières, blouses, pupitres, … le pouvoir protecteur des plastiques n’a jamais été aussi visible. Malgré deux ans de plastic-bashing, le Covid-19 aura démontré en quelques semaines l’importance du plastique pour l’agroalimentaire, la santé et l’hygiène. De quoi changer le regard de la société sur les plastiques ? Rien n’est moins sûr !
D’après le sondage de l’Obsoco (l’Observatoire Société et Consommation) de début avril, la consommation d’après crise sera influencée par l’origine nationale ou locale de la production (53%), le respect de l’environnement (37%), et la protection de la santé (30% des consommateurs). Reste que la crise économique faisant rage, la capacité des entreprises à accompagner les nécessaires changements vers une économie circulaire et décarbonée est aujourd’hui très affectée. De nombreux industriels demandent donc un moratoire sur les règlementations environnementales. Hors, ni le ministère, ni l’union européenne n’entendent modifier leurs objectifs. Force est de constater qu’à minima, une adaptation du calendrier des mesures prévues dans les décrets quinquennaux d’application de la loi sur l’économie circulaire pourra s’avérer nécessaire.
Christophe Morin pour Process Alimentaire – Juin 2020